dimanche 9 octobre 2016

Vacciné contre Debord

Guy Debord, sinistre sosie du sinistre Coluche

Des lecteurs anonymes de ce blog m'ont laissé des commentaires sur mon précédent billet, L'invasion des profanateurs de sépulture, à propos de Cioran, où ils comparent ses avanies posthumes à celles de Guy Debord. Un certain "Alex" me précise par exemple que l'"on pourrait dire la même chose de Guy Debord ! Les cadavres attirent, on le sait, les vautours." Je lui avais d'abord répondu dans le riquiqui espace des commentaires. Mais mieux vaut finalement le faire plus visiblement dans un billet.



Cher anonyme "Alex",

Merci de votre attention.
Quant à Guy Debord (que j'ai lu autrefois bien entendu, mais en me forçant énormément, pour voir), je l'ai en aversion depuis toujours : on m'en a bassiné dès les années 60. Gamin déjà, les Situs me semblaient les derniers des cons : un certain nombre ont squatté "chez nous" comme de grandes gueules pique-assiète sans vergogne et puant du bec, des pieds et du trou de balle. 
Sans doute Debord est-il lui aussi la proie des nécrophiles, mais il a tout fait pour, fabriquant d'avance sa légende posthume. Ce sinistre Debord m'a toujours semblé le sosie du sinistre Coluche : aussi grotesques et insupportables l'un que l'autre si l'on a un tantinet de jugeote, de sensibilité et d'humour. Je n'ai jamais pu les sentir l'un comme l'autre. Et quiconque les adule m'indispose au plus haut point.
Comment parvenez-vous à lire Cioran ET Debord ? 
Cela me semble aussi incompatible qu'aimer Bach ET Beethoven, ou Schopenhauer ET Marx, Buster Keaton ET Louis de Funes, Chet Baker ET Georges Jouvin, Sonny Boy Williamson ET Johnny Halliday etc… 
La lecture de Cioran vaccine définitivement son homme contre Debord et ses sbires.
Tout Situationniste fuit Cioran comme la peste.
Sur le charlatan Debord je vous renvoie au seul ouvrage indispensable : le cruel et réjouissant Contre Debord de Frédéric Schiffter (PUF). Sa statue "qui sonne creux" ne s'en relèvera jamais.
Si vous êtes grand lecteur de Cioran vous ne vous formaliserez pas pour la franchise de ma réponse.
Si vous me maudissez, c'est que vous n'êtes qu'un incurable adepte du gourou Debord et que vous avez autant d'humour qu'un adepte du gourou Coluche. 
Ce sera le grand test pour savoir de quel côté penche en réalité votre inimaginable tête d'anonyme.
Cordialement à vous,
Louis Watt-Owen



3 commentaires:

Luc-Antoine Marsily a dit…

Cher Louis, juste une petite précision, à propos de Sonny Boy Williamson : lequel visez-vous, le I ou le II ?
Bien à vous. LAM.

Alex a dit…

Je vous lis bien, vous ET Frédéric Schiffter, ça ne m'empêche pas de vomir !

Frédéric Schiffter a dit…

Cher LWO,

Coluche était l'auteur de ses textes. Debord citait et détournait. Citer et détourner ce n'est pas écrire.

À vous,

FS