jeudi 30 juin 2016

Réponse à un emmerdeur



Monsieur, 

Tant pis pour vous : vous allez payer pour tant d'autres fâcheux et lèche-cul, que j'ai eu, par le passé, la faiblesse, que dis-je? : la couardise et la franche connerie ! de remercier.

Je suis emmerdé par vos éloges !

Ces épithètes m'emmerdent d'autant plus qu'ils semblent sincères et comme venant du fond du cœur, organe plus répugnant et plus puant encore que le trou du cul.

Pour qui vous prenez-vous en me décernant de tels compliments condescendants et autres satisfecits dans la marge de ce que j'écris, en m'attribuant de telles bonnes notes ? De quoi vous mêlez-vous en formulant de tels jugements d'excellence ? Me croyez-vous assez con et vaniteux au point de trouver méritées ces flatteries ? Ce serait bien mal me lire !

Reconnaitre les mérites d'autrui relève selon moi de la démence.

Avoir le culot, en plus, de faire savoir à l'intéressé, qui ne vous a rien demandé et vous ignore sans aucune vergogne, tout le bien que vous pensez de lui et vous aplatir devant lui en flatteries porte cette démence à un point dont vous devriez, dans l'intérêt de votre santé mentale, vous alarmer.

Ne pouvez-vous donc pas, au lieu de me lécher le cul, vous occupez de vos fesses ? Les voici désormais cinglées d'une volée de bois vert amplement méritée. 

Ne vous en prenez qu'à vous si cela vous en cuit, et remerciez-moi
pour ma bonté : vous n'oublierez pas de sitôt cette bonne leçon et vous me bénirez de ses bénéfiques effets.

N'y revenez plus sinon ce sera carrément ma main dans la gueule ou une balle "où je pense" comme disait feue ma mémé de la montagne.

L. W.-O.

mercredi 29 juin 2016

" Ce qu'il faut c'est décourager le monde qu'il s'occupe de vous… "




" Ce que je voulais, c'était (…) plus entendre personne causer. L'essentiel, c'est pas de savoir si on a tort ou raison. Ça n'a vraiment pas d'importance… Ce qu'il faut c'est décourager le monde qu'il s'occupe de vous…  Le reste c'est du vice. "

Louis-Ferdinand Céline, Mort à crédit

mardi 28 juin 2016

L'homme ordinaire de Douarnenez





" La solitude tenue n'est ni un exploit, ni un retrait. 

C'est un plaisir, comme l'incognito."

Georges Perros, Papiers collés


Merci au chic anonyme qui m'a envoyé hier
le tuyau de ce très rare documentaire sur Georges Perros.





Ci-dessus : Georges Perros offrant des légumes 
au sublime Noël Roquevert sur le marché de Douarnenez !!! 
(captures écran par L. W.-O.)

Noël Roquevert : "Ah ils ont pris une tatouille !"

Video ci-dessous : Roquevert racontant 
sa bagarre au bois de Boulogne !!!!!

dimanche 19 juin 2016

" Et comment savez-vous que vous n'êtes pas déjà mort ? "




Penché sur le papier que je griffonne ou martèle avec mon Olympia de Luxe de 1963, je ne lève la tête que pour admirer les beaux nuages qui passent majestueusement à hauteur de ma terrasse babylonienne. Je caresse les flancs de ces étonnants bestiaux, me resserre un godet de vin des Abymes, trinque avec Bukowski qui chantonne en boucle "I am still here, leaning toward this machine", je roule une cigarette comme je tape : sans regarder mes doigts et tout en me goinfrant de Panettone, je remets Gil Scott Heron et j'avise l'heure sur ma montre en panne.





Plissant les yeux, j'essaye de distinguer au loin, là-bas en bas, si ces hordes braillardes sont une manif de la CGT, une charge de CRS, la Gay Pride, un vide-greniers de parents d'élèves, la Zombie Walk, ou des régiments de hooligans. Mes pauvres yeux ne font pas plus de différence que ma pauvre tête entre ces troupeaux nerveux et excités. Je me contrefous de l'actualité qui dynamise mes délirants contemporains. Sous les yeux de Raymond Carver, je m'envoie cul sec un verre d'Abymes en même temps qu'un poème de Miroslav Holub :

"D'aucuns s'agitent
comme s'ils n'étaient pas encore nés.
Un jour toutefois
William Burroughs, interrogé par un étudiant sur
son opinion au sujet d'une
éventuelle vie posthume,
dit :
— Et comment savez-vous que vous n'êtes pas déjà mort ?"

Écrire est pour moi le seul moyen infaillible de le vérifier.

L. W.-O.



mercredi 8 juin 2016

S'en sortir sans sortir




Je fuis tous les miroirs, mais cette aversion déjà démente n'est rien comparée à ma phobie des écrans. Ma télé vintage est foutue depuis longtemps, je ne possèderai jamais de portable et c'est avec répugnance, nausée et appréhension, sachant que je commets grosse boulette, que j'ouvre mon MacBook et me connecte. Bien-sûr je le regrette à chaque fois un peu plus. Mon suicide social sera enfin complet quand je balancerai cet engin par-dessus le bastinguage de ma haute terrasse.

Il y a pourtant pis encore à mes yeux : le monde certifié réel. Je le redoute et l'exècre tant que je vis comme un gardien de phare. 
"Je persiste, solitaire et fier, sur mon île adamantine, loin du boucan et des embrouilles du vulgaire" disait Vico (Giambattista, pas l'inventeur de la purée en poudre). Voilà un demi-siècle que j'en ai fait une de mes devises.
Je ne risque pas, moi, de me précipiter dans le vide pour en finir. J'abomine trop l'espace commun pour le rejoindre avec tant d'empressement. 
L. W.-O.

vendredi 3 juin 2016

Franc succès festif de la soirée Cioran !



"Farouche ennemi des systèmes, des coteries et de l'esprit petit bourgeois, Cioran s'est illustré pour écrire tout le mal qu'il pense des faux-semblants, croyances, fois, passions, engagements au service d'une cause. Ce sceptique absolu ne mâche jamais ses mots, comme le prouve ce jugement qui émane de lui : « On doit se ranger du côté des opprimés en toutes circonstances, même quand ils ont tort, sans pourtant perdre de vue qu'ils sont pétris de la même boue que leurs oppresseurs »Admis depuis 2011 dans la prestigieuse Pléiade, Cioran est à consommer avec modération sous peine d'être obligé de dire adieu aux illusions et d'être envahi par la nausée." 
Ainsi annoncée dans la presse régionale, la soirée festive consacrée à Cioran a plus que tenu ses promesses et connu un franc succès.
"Écrivain roumain plus français que bien des écrivains français", Cioran himself en eut été aussi surpris que ravi, et il aurait cliqué ici pour en lire le compte-rendu illustré. Merci et encore bravo à la municipalité et à la médiathèque pour cette initiative qui a contribué efficacement à vivifier le Vivre-Ensemble local et raffermir les esprits.