mercredi 19 octobre 2011

"Je suis l'observateur, l'ignoble individu qui s'est confortablement installé dans le fauteuil à oreilles…"

Photo de Barry Cawston © / Click to enlarge

"Ils le voyaient bien: je suis l'observateur, l'ignoble individu qui s'est confortablement installé dans le fauteuil à oreilles et s'adonne là, profitant de la pénombre de l'antichambre, à son jeu dégoûtant qui consiste plus ou moins à disséquer, comme on dit, les invités des Auersberger. Ils m'en avaient toujours voulu de les avoir toujours disséqués en toute occasion, effectivement sans le moindre scrupule, mais toujours avec une circonstance atténuante; je me disséquais moi-même encore bien davantage, ne m'épargnais jamais, me désassemblais moi-même en toute occasion en tous mes éléments constitutifs, comme ils diraient, me dis-je dans le fauteuil à oreilles, avec le même sans-gêne, la même grossièreté, la même indélicatesse."
Thomas Bernhard, Des arbres à abattre



Rappel : Thomas Bernhard dans La Main de singe

3 commentaires:

V. a dit…

Arrrh, ich verstehe kein Deutsch... Aber danke sehr Herr Affe.

Olivier Verley a dit…

Cher Louis Watt-Owen, je cherche et n'y parviens pas, une version sous-titrée (Eine Erinnerung). Vous qui avez souvent tout ou presque dans votre besace, aurez-vous au moins un conseil pour celui qui n'a jamais voulu se résoudre à entendre une autre langue que la sienne? Si non, un grand merci néanmoins pour ces images aux voix inintelligibles.

Pensez BiBi a dit…

De préférence chez Folio, la traduction de l'ami Bernard Kreiss. Un livre à secousses telluriques à amplitude top.Un travail de traduction en phase avec le souffle de l'asthmatique.

http://bit.ly/9sH1T5