vendredi 24 juin 2011

Ça plane pour moi…

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L'équilibriste Henry's à Lyon / d'autre images sur son site et voir video ci-dessous


Plus ils rampent et s'étalent, plus il faut prendre de la hauteur, élever le niveau, lâcher du lest, semer tous les poursuivants, leur donner le vertige,  tenir tête au vide, soutenir  sans sourciller la vision panoramique, montrer qu'on peut allègrement se poser au-dessus de tout ça, sur un doigt ou sur le crâne,  défier les lois terribles d'Isaac Newton, savoir se faire le plus léger possible, faire preuve, avec une déconcertante facilité, d'un sens du maintien infaillible dont seuls sont doués les champions de sur-place, ces amoureux de la stabilité qui savent l'instabilité générale, ces acrobates de l'impondérable qui savent la lourdeur des hommes, ces gagmen catastrophiques de l'existence qui savent ce que se ramasser veut dire et s'en prendre plein la gueule, mais savent fuir dans les hauteurs avec l'agilité et la joie des singes : rien qui réclame plus le sens de l'équilibre que se tenir immobile,  seul, à la pointe du rien. Et de là-haut, tête à l'envers, en souriant, mégot au bec, faire un furtif pied de nez à la mort et à la bétise.  
L. W.-O.



2 commentaires:

thoams a dit…

" rien qui réclame plus le sens de l'équilibre que se tenir immobile, seul, à la pointe du rien."
Aussi vrai que beau !

Thaddée a dit…

Dans le film de l'ina sur le funambule, j'adore la voix sur les images : quelqu'un dort, puis passent deux cannes blanches : "ils sont venus pour voir"... Quelles images !